Une jeune fille de 20 ans, célibataire et sans enfant vient en consultation en juillet 2005.

P: « Je suis allergique aux graminées et aux cyprès. »

RF : Vos symptômes ?

P: « La gorge gratte, les yeux coulent, le nez pique. Je suis toute irritée. De décembre à juin, si je porte une veste en plumes, ça s’aggrave. A coté de cela, je suis stressée, angoissée, j’ai des palpitations, une sorte de boule à la gorge, tachycardie. Quand je respire, je n’arrive pas à me détendre, je m’angoisse, j’ai peur. »

RF : Vos angoisses, décrivez.

P: « Panique, on voit noir, on dirait la fin, impression qu’on va mourir, on n’arrive pas à respirer. »

RF : Impression de mourir, décrivez cela.

P: « Impression que je vais m’étouffer, est-ce que je vais me réveiller demain. »

RF : La panique, précisez cela.

P: « Si je suis contrariée, j’ai le coeur qui s’accélère (elle tape à plusieurs reprises avec sa main sur son coeur). Je panique vite et ça tape sur les intestins. »

RF : La panique, décrivez encore.

P: « Ça se compresse (elle montre son estomac), c’est tout qui se bloque. »

RF : Comment réagissez-vous ?

P: « J’attends que ça passe, ou alors je prends Spasfon ou Euphytose. »

RF: Peurs?

P: « Des araignées, qu’il arrive quelque chose aux gens qui m’entourent. »

RF : Peur qu’il arrive quoi ?

P: « Mon père boite et j’ai peur qu’il lui arrive quelque chose. Peur pour mes parents. »

RF: Caractère?

P: « Je suis chiante, impulsive, entêtée, un peu rancunière et quand je veux un truc je vais jusqu’au bout. Je ne vois pas la réalité, je ne suis pas diplomate. Je dis les choses telles qu’elles sont. J’ai des sautes d’humeur, je suis un peu dure avec les autres, et envers moi, je demande beaucoup, je suis autoritaire. »

Antécédent familiaux :

Mère 45 ans : hernie discale, se plaint de fragilité nerveuse, émotive, tachycardie.

Père 48 ans : fume, boit, a fait des cures de désintoxication alcoolique sans résultat durable.

Ses parents ont divorcé il y a un an. Son père a rencontré une copine et vit en Savoie.

Sommeil : mauvais, s’endort à 21heures, se réveille à 3 heures et surtout ne se rendort pas.

P: « À Marignane je n’étais pas bien dans cette maison, il y avait des mauvaises ondes, du pas bon, mes parents en conflit. Crise d’angoisse. »

RF : Décrivez vos angoisses.

P: « C’était vachement fort, de 22 heures à 2 heures, mon père rentrait bien pris par l’alcool, et il rentrait à 2 heures du matin (elle l’attendait). Il toussait, il fumait, il buvait et moi je paniquais. Ma mère est toujours à Marignane et j’essaie de m’écarter de tout ça. Parfois, je sens des excès d’énergie. »

RF: Décrivez cette énergie.

P: « J’ai des réactions très fortes, moi je réagis à tout. »

RF : Précisez cela.

P: « C’est comme dans mes rêves. »

Rêve 1 : je cours, je cherche à fuir et à me cacher.

Rêve 2 : d’araignées.

Rêve 3 : de me faire mordre par un oiseau. Il fallait vite l’enlever sinon il m’enlevait le doigt, et dans ce rêve, mon père m’aide à tenir le bec de l’oiseau.

Rêve 4 : d’être enceinte, le bébé est mort ; on m’endort et on le fait sortir par la bouche, et, au réveil, j’ai une sensation de paralysie dans la bouche. 

RF: Je demande le développement complet du scénario, les sensations et les réactions dans les rêves.

Rêve 1 : elle court, fuit, puis se cache (notion de vitesse).

Rêve 2 : ce sont de grosses araignées, longues, j’ai une sensation de panique, c’était dans ma chambre chez mes parents. La caractéristique des araignées est de capturer leur proie, de tendre des pièges.

Rêve 3 : se sent agressée, il fallait faire vite.

RF : Décrivez l’oiseau.

                                              ara macao

P: « Il est de couleur or, plein de couleurs, il est comme un perroquet. »

RF : (À ce moment, elle ne semble pas bien, agitée.) Continuez.

P: « Je ne sais pas, ces rêves d’araignées, d’oiseaux, c’est toujours dans ma chambre dans les rêves, je suis toujours dans la vieille chambre. Pourtant, il y a longtemps que je suis partie. Mes parents, je leur en veux, j’ai toujours leurs disputes dans la tête. »

RF: Nous ressentons ici l’importance de faire décrire le scénario, les sensations, les réactions et les désirs avec tous les éléments du rêve, ainsi que les couleurs. Vous faites ainsi le tableau du remède en creusant dans la profondeur, jusqu’à ce que le peintre ait mis toutes les couleurs sur le tableau, parce que l’homéopathie est un art d’écoute, de faire raconter et de peindre. L’homéopathe a conscience que derrière le tableau du moi de l’ego se trouve caché l’Imago Dei.

La caractéristique du perroquet est de jacasser, de répéter ce que disent les autres, et nous voyons combien elle répète en elle les conflits des parents. C’est une répétition incessante ; 4 ans après avoir quitté le foyer des parents qui, maintenant, sont divorcés. Elle ne dort pas jusqu’à deux heures du matin parce qu’elle est déjà dans la scène. Elle est prisonnière, enfermée (les perroquets sont souvent en cage) :

- Toujours dans la chambre de l’enfance

- Prise dans la toile d’araignée

- Mordu au doigt par un oiseau or, semblable à un perroquet.

Si nous restons sur la lecture du rêve, nous sommes sur des symptômes et, avec un peu de chance, au 4ème niveau, celui des illusions. Nous allons faire une suppression d’une illusion, et viendra une autre illusion, parce que nous ne sommes pas allés à la source.

Il y a deux sources en l’homme :

- La Source de Vie, 7ème niveau, qui forme en nous, lorsqu’elle nous irradie de Sa lumière, l’homme image de Dieu

- La Force Vitale Déviée qui provient d’une autre source, celle des tentations de l’ego, où l’homme parle un langage animal, végétal ou minéral.

C’est en creusant, dans le texte, dans les rêves, pour faire exprimer les sensations et les réactions, que se dévoile le désir de l’ego.

Quel est l’oiseau dans ce cas ? Perroquet

Prescription: Ara Macao 1000 K

Suivi

Novembre 2005

P: « Ça m’a fait du bien, j’ai pris les choses plus cool. A nouveau, je recommence à être plus énervée, aucune patience. Je suis mieux au niveau des rêves, j’ai un meilleur sommeil, je dors mieux. J’ai beaucoup moins d’angoisses. Parfois, en cas de stress, j’ai la sensation que le coeur va tomber.

Rêve 1 : d’un pont très haut, immense et moi, je vois d’en haut ce pont, du ciel.

Rêve 2 : de mon ancien appartement, et je reviens devant le bâtiment ou dans la chambre, comme si je me réfugiais. Le fait d’avoir déménagé, je me sens mieux, plus sereine. 

RF : Parlez de cet appartement ancien.

P: « J’ai vécu de 6 ans à 14 ans dans cet appartement où mes parents se sont beaucoup disputés. Il y avait des ondes négatives, même si on ne manquait de rien. Je pense qu’avant votre remède, je retournais dans la passé, ça ne me convenait pas et pourtant, je restais là-dedans (c’est la toile d’araignée, le piège). Ça s’est bien amélioré, j’ai été plus libre, mais ça tend à revenir… Mais je suis mieux, je vois mieux ma vie actuelle et future, je ne replonge plus longtemps comme avant dans la vie de mes parents, c’est la leur. Je ne pense plus à toutes leurs querelles. »

RF: Le perroquet, c’est celui qui répète ce qu’il a entendu dans la maison. Il répète des mots et les scènes de dispute. Tout cela se répétait en elle. Donc, problème de répétition – dépendance – identité. Elle vivait à travers la vie de ses parents et elle peut maintenant passer à la construction de sa vie.

P : « Je m’inquiétais de tout ce qui se passait entre mes parents, j’étais comme la mère de mes parents. Je voulais tout savoir, tout entendre et tout gérer. Maintenant je laisse tout ça de côté. S’ils ont du souci, j’ai de la peine mais ça ne me rend plus malade. J’ai ma vie et je passe à autre chose. J’analysais trop et je ruminais trop sur leurs histoires et ça me rendait malade… Voilà ce qui me vient et ce que je peux dire. Même dans mes rêves ça change, ma mère ne me fait plus de reproches. Mais dans le réel, elle me demande encore, toujours, des choses ».

Mode de vie et comportement des perroquets

Les perroquets sont pour la plupart frugivores, granivores ou nectarivores et vivent le plus souvent dans les arbres. Quelques espèces cependant se nourrissent à terre.

Les perroquets, dans la nature, communiquent entre eux en permanence par des cris perçants et des claquements de langue. Ils ne semblent pas imiter des sons ou les voix d’autres oiseaux. En revanche, en captivité, les perroquets sont capables de reproduire la voix humaine ainsi que de nombreux autres sons.

Les perroquets semblent être des animaux très intelligents. Des recherches menées sur le perroquet gris, visant à lui faire apprendre des mots et des phrases du langage humain, ont montré qu’il est capable de comprendre le sens des phrases simples comme « j’ai faim », « j’ai soif », « caresse-moi » et de les utiliser à bon escient. En outre, au bout de quelques temps, un des oiseaux étudiés a appris tout seul, spontanément, à employer le mot « non » pour refuser des choses. Or, il a été démontré que la compréhension et l’utilisation de la négation requièrent une capacité d’abstraction élevée.

Chez les êtres humains, on découvre que la capacité à dire « non » n’est pas immédiate et que, le plus souvent, elle s’acquiert par un effort de discernement.

Lors d’un séminaire à Paris, en septembre 2002, Jonathan Shore a présenté Ara  Macao, le perroquet écarlate :

« Parmi les oiseaux, c’est le remède qui exprime le plus la sensation d’appartenance à un groupe, et la tension que cela génère par rapport à sa propre individualité. Etre en groupe est important pour accomplir ce qu’on a à faire, mais sauvegarder son individualité est également nécessaire. »

Dans une des présentations de cas, le patient raconte qu’il a quitté l’Europe pour les USA (le thème du voyage) où il a trouvé un emploi comme directeur artistique dans une société. Sa compagne ne s’est malheureusement pas acclimatée, et le couple a fini par se séparer. « Cela m’a demandé plus d’un an pour sortir de cette relation, avec des aller-retour : rompre une relation est très difficile » (la relation !). « Par ailleurs, j’ai envie de quitter cet emploi et de monter ma propre société, car je me sens prisonnier d’une structure, il y a toujours quelqu’un au dessus de moi » (la liberté !).

« Ara macao présente souvent, dans son habillement, quelque chose de voyant : ce patient était vêtu de façon sobre mais avait à la main un pull rouge vif. Une autre patiente, habillée de manière stricte, arborait de longues boucles d’oreilles métalliques, qui brillaient à chacun de ses mouvements. »

Étude de Ara Macao

I. Illusions, sensations, peurs

- de sortir du corps

- d’être double

- d’avoir une existence double

- de flotter dans les airs

- de légèreté

- d’être séparé de lui-même

araPeurs  

- des accidents

- de l’échec

Caractéristiques :

- communication

Ajouter

- désir de voyage

- excentricité, pour les couleurs, l’habillement (rouge, violet, jaune, vert, bleu)

- identification au groupe, à la famille, aux parents le plus souvent

- répète ce qu’il a entendu

II. Égolyse

- erreurs sur le temps et les dates

- sentiment d’humiliation

- inactivité

- perte d’identité

- rêve de brutalité, de violence

- rêve de gens se faisant écorcher

- rêve de voyage

- rêve de sa propre famille

Ajout : rêve de ses parents avec leurs conflits, il répète en lui les conflits des parents

 III. Égotrophie

- agitation

- sentiment de béatitude

- besoin de caresses

- communicatif

- conscience accrue

- sentiment d’être dans le présent

- extravagance

- liberté remarquable pour faire ce qu’il doit faire

- besoin d’être nu dans le sommeil

- prend ses responsabilités trop au sérieux

- travailleur

- appétit augmenté et soif augmentée

- rêves prémonitoires

IV. Compensation

- béatitude

- liberté

V. Ego

Bonheur – liberté – communication

Les perroquets sont capables d’apprendre des mots et des phrases du langage humain uniquement lorsqu’ils sont en captivité. C’est aussi en captivité qu’ils vont apprendre et découvrir leur capacité à dire « non », ce qui relève d’un certain niveau d’intelligence et de discernement. A l’inverse, dans la nature, ils ne s’expriment et communiquent que par des cris perçants. Donc, ce qui leur semble négatif, la captivité, est ce qui leur est nécessaire pour croître en intelligence, discernement et langage.

C’est très subtil. Ara Macao, dans son désir de liberté, ne peut pas sortir de son enfermement. Il a refusé les étapes nécessaires de l’éducation (par les parents d’abord, puis par la Torah qui vient à la rencontre chaque jour de ceux qui tendent l’oreille) parce qu’il a vu, dans la famille, un risque de capture. Il croit que Dieu veut le garder captif. Il ne voit pas que Dieu, en nous donnant sa parole, nous fait accéder à la liberté et à notre identité.

Ego : la liberté pour arriver à la béatitude sans la Parole de Dieu.

Il tombe dans le refus de l’éducation qu’il a le sentiment de subir, et, quand on refuse quelque chose, on ne peut plus s’en séparer et discerner le moment où il faut dire « non ». Soit il est en liberté dans la nature et il dit non à tout ce qui vient des parents. Soit il est en captivité et il subit tout ce qui vient des parents. Dans les parents, il y a une part de bon dans l’éducation et une autre part qui n’appartient pas au descendant. Et il faut discerner.

Donc, deux tableaux possibles pour Ara Macao :

- égotrophie : liberté avec sentiment de bonheur et une communication peu élaborée, des cris, des mots très courts…

- égolyse : captif de l’histoire des parents avec leurs conflits, il répète ce qu’il a entendu.

Photos: Wikimedia Commons
Blue and yellow macaw; Tony Brierton
Ara Macao; Matthew Romack

Mordu au doigt par un oiseau en or

Une jeune fille de 20 ans, célibataire et sans enfant vient en consultation en juillet 2005.

P: « Je suis allergique aux graminées et aux cyprès. »

RF : Vos symptômes ?

P: « La gorge gratte, les yeux coulent, le nez pique. Je suis toute irritée. De décembre à juin, si je porte une veste en plumes, ça s’aggrave. A coté de cela, je suis stressée, angoissée, j’ai des palpitations, une sorte de boule à la gorge, tachycardie. Quand je respire, je n’arrive pas à me détendre, je m’angoisse, j’ai peur. »

RF : Vos angoisses, décrivez.

P: « Panique, on voit noir, on dirait la fin, impression qu’on va mourir, on n’arrive pas à respirer. »

RF : Impression de mourir, décrivez cela.

P: « Impression que je vais m’étouffer, est-ce que je vais me réveiller demain. »

RF : La panique, précisez cela.

P: « Si je suis contrariée, j’ai le coeur qui s’accélère (elle tape à plusieurs reprises avec sa main sur son coeur). Je panique vite et ça tape sur les intestins. »

RF : La panique, décrivez encore.

P: « Ça se compresse (elle montre son estomac), c’est tout qui se bloque. »

RF : Comment réagissez-vous ?

P: « J’attends que ça passe, ou alors je prends Spasfon ou Euphytose. »

RF: Peurs?

P: « Des araignées, qu’il arrive quelque chose aux gens qui m’entourent. »

RF : Peur qu’il arrive quoi ?

P: « Mon père boite et j’ai peur qu’il lui arrive quelque chose. Peur pour mes parents. »

RF: Caractère?

P: « Je suis chiante, impulsive, entêtée, un peu rancunière et quand je veux un truc je vais jusqu’au bout. Je ne vois pas la réalité, je ne suis pas diplomate. Je dis les choses telles qu’elles sont. J’ai des sautes d’humeur, je suis un peu dure avec les autres, et envers moi, je demande beaucoup, je suis autoritaire. »

Antécédent familiaux :

Mère 45 ans : hernie discale, se plaint de fragilité nerveuse, émotive, tachycardie.

Père 48 ans : fume, boit, a fait des cures de désintoxication alcoolique sans résultat durable.

Ses parents ont divorcé il y a un an. Son père a rencontré une copine et vit en Savoie.

Sommeil : mauvais, s’endort à 21heures, se réveille à 3 heures et surtout ne se rendort pas.

P: « À Marignane je n’étais pas bien dans cette maison, il y avait des mauvaises ondes, du pas bon, mes parents en conflit. Crise d’angoisse. »

RF : Décrivez vos angoisses.

P: « C’était vachement fort, de 22 heures à 2 heures, mon père rentrait bien pris par l’alcool, et il rentrait à 2 heures du matin (elle l’attendait). Il toussait, il fumait, il buvait et moi je paniquais. Ma mère est toujours à Marignane et j’essaie de m’écarter de tout ça. Parfois, je sens des excès d’énergie. »

RF: Décrivez cette énergie.

P: « J’ai des réactions très fortes, moi je réagis à tout. »

RF : Précisez cela.

P: « C’est comme dans mes rêves. »

Rêve 1 : je cours, je cherche à fuir et à me cacher.

Rêve 2 : d’araignées.

Rêve 3 : de me faire mordre par un oiseau. Il fallait vite l’enlever sinon il m’enlevait le doigt, et dans ce rêve, mon père m’aide à tenir le bec de l’oiseau.

Rêve 4 : d’être enceinte, le bébé est mort ; on m’endort et on le fait sortir par la bouche, et, au réveil, j’ai une sensation de paralysie dans la bouche. 

RF: Je demande le développement complet du scénario, les sensations et les réactions dans les rêves.

Rêve 1 : elle court, fuit, puis se cache (notion de vitesse).

Rêve 2 : ce sont de grosses araignées, longues, j’ai une sensation de panique, c’était dans ma chambre chez mes parents. La caractéristique des araignées est de capturer leur proie, de tendre des pièges.

Rêve 3 : se sent agressée, il fallait faire vite.

RF : Décrivez l’oiseau.

                                              ara macao

P: « Il est de couleur or, plein de couleurs, il est comme un perroquet. »

RF : (À ce moment, elle ne semble pas bien, agitée.) Continuez.

P: « Je ne sais pas, ces rêves d’araignées, d’oiseaux, c’est toujours dans ma chambre dans les rêves, je suis toujours dans la vieille chambre. Pourtant, il y a longtemps que je suis partie. Mes parents, je leur en veux, j’ai toujours leurs disputes dans la tête. »

RF: Nous ressentons ici l’importance de faire décrire le scénario, les sensations, les réactions et les désirs avec tous les éléments du rêve, ainsi que les couleurs. Vous faites ainsi le tableau du remède en creusant dans la profondeur, jusqu’à ce que le peintre ait mis toutes les couleurs sur le tableau, parce que l’homéopathie est un art d’écoute, de faire raconter et de peindre. L’homéopathe a conscience que derrière le tableau du moi de l’ego se trouve caché l’Imago Dei.

La caractéristique du perroquet est de jacasser, de répéter ce que disent les autres, et nous voyons combien elle répète en elle les conflits des parents. C’est une répétition incessante ; 4 ans après avoir quitté le foyer des parents qui, maintenant, sont divorcés. Elle ne dort pas jusqu’à deux heures du matin parce qu’elle est déjà dans la scène. Elle est prisonnière, enfermée (les perroquets sont souvent en cage) :

- Toujours dans la chambre de l’enfance

- Prise dans la toile d’araignée

- Mordu au doigt par un oiseau or, semblable à un perroquet.

Si nous restons sur la lecture du rêve, nous sommes sur des symptômes et, avec un peu de chance, au 4ème niveau, celui des illusions. Nous allons faire une suppression d’une illusion, et viendra une autre illusion, parce que nous ne sommes pas allés à la source.

Il y a deux sources en l’homme :

- La Source de Vie, 7ème niveau, qui forme en nous, lorsqu’elle nous irradie de Sa lumière, l’homme image de Dieu

- La Force Vitale Déviée qui provient d’une autre source, celle des tentations de l’ego, où l’homme parle un langage animal, végétal ou minéral.

C’est en creusant, dans le texte, dans les rêves, pour faire exprimer les sensations et les réactions, que se dévoile le désir de l’ego.

Quel est l’oiseau dans ce cas ? Perroquet

Prescription: Ara Macao 1000 K

Suivi

Novembre 2005

P: « Ça m’a fait du bien, j’ai pris les choses plus cool. A nouveau, je recommence à être plus énervée, aucune patience. Je suis mieux au niveau des rêves, j’ai un meilleur sommeil, je dors mieux. J’ai beaucoup moins d’angoisses. Parfois, en cas de stress, j’ai la sensation que le coeur va tomber.

Rêve 1 : d’un pont très haut, immense et moi, je vois d’en haut ce pont, du ciel.

Rêve 2 : de mon ancien appartement, et je reviens devant le bâtiment ou dans la chambre, comme si je me réfugiais. Le fait d’avoir déménagé, je me sens mieux, plus sereine. 

RF : Parlez de cet appartement ancien.

P: « J’ai vécu de 6 ans à 14 ans dans cet appartement où mes parents se sont beaucoup disputés. Il y avait des ondes négatives, même si on ne manquait de rien. Je pense qu’avant votre remède, je retournais dans la passé, ça ne me convenait pas et pourtant, je restais là-dedans (c’est la toile d’araignée, le piège). Ça s’est bien amélioré, j’ai été plus libre, mais ça tend à revenir… Mais je suis mieux, je vois mieux ma vie actuelle et future, je ne replonge plus longtemps comme avant dans la vie de mes parents, c’est la leur. Je ne pense plus à toutes leurs querelles. »

RF: Le perroquet, c’est celui qui répète ce qu’il a entendu dans la maison. Il répète des mots et les scènes de dispute. Tout cela se répétait en elle. Donc, problème de répétition – dépendance – identité. Elle vivait à travers la vie de ses parents et elle peut maintenant passer à la construction de sa vie.

P : « Je m’inquiétais de tout ce qui se passait entre mes parents, j’étais comme la mère de mes parents. Je voulais tout savoir, tout entendre et tout gérer. Maintenant je laisse tout ça de côté. S’ils ont du souci, j’ai de la peine mais ça ne me rend plus malade. J’ai ma vie et je passe à autre chose. J’analysais trop et je ruminais trop sur leurs histoires et ça me rendait malade… Voilà ce qui me vient et ce que je peux dire. Même dans mes rêves ça change, ma mère ne me fait plus de reproches. Mais dans le réel, elle me demande encore, toujours, des choses ».

Mode de vie et comportement des perroquets

Les perroquets sont pour la plupart frugivores, granivores ou nectarivores et vivent le plus souvent dans les arbres. Quelques espèces cependant se nourrissent à terre.

Les perroquets, dans la nature, communiquent entre eux en permanence par des cris perçants et des claquements de langue. Ils ne semblent pas imiter des sons ou les voix d’autres oiseaux. En revanche, en captivité, les perroquets sont capables de reproduire la voix humaine ainsi que de nombreux autres sons.

Les perroquets semblent être des animaux très intelligents. Des recherches menées sur le perroquet gris, visant à lui faire apprendre des mots et des phrases du langage humain, ont montré qu’il est capable de comprendre le sens des phrases simples comme « j’ai faim », « j’ai soif », « caresse-moi » et de les utiliser à bon escient. En outre, au bout de quelques temps, un des oiseaux étudiés a appris tout seul, spontanément, à employer le mot « non » pour refuser des choses. Or, il a été démontré que la compréhension et l’utilisation de la négation requièrent une capacité d’abstraction élevée.

Chez les êtres humains, on découvre que la capacité à dire « non » n’est pas immédiate et que, le plus souvent, elle s’acquiert par un effort de discernement.

Lors d’un séminaire à Paris, en septembre 2002, Jonathan Shore a présenté Ara  Macao, le perroquet écarlate :

« Parmi les oiseaux, c’est le remède qui exprime le plus la sensation d’appartenance à un groupe, et la tension que cela génère par rapport à sa propre individualité. Etre en groupe est important pour accomplir ce qu’on a à faire, mais sauvegarder son individualité est également nécessaire. »

Dans une des présentations de cas, le patient raconte qu’il a quitté l’Europe pour les USA (le thème du voyage) où il a trouvé un emploi comme directeur artistique dans une société. Sa compagne ne s’est malheureusement pas acclimatée, et le couple a fini par se séparer. « Cela m’a demandé plus d’un an pour sortir de cette relation, avec des aller-retour : rompre une relation est très difficile » (la relation !). « Par ailleurs, j’ai envie de quitter cet emploi et de monter ma propre société, car je me sens prisonnier d’une structure, il y a toujours quelqu’un au dessus de moi » (la liberté !).

« Ara macao présente souvent, dans son habillement, quelque chose de voyant : ce patient était vêtu de façon sobre mais avait à la main un pull rouge vif. Une autre patiente, habillée de manière stricte, arborait de longues boucles d’oreilles métalliques, qui brillaient à chacun de ses mouvements. »

Étude de Ara Macao

I. Illusions, sensations, peurs

- de sortir du corps

- d’être double

- d’avoir une existence double

- de flotter dans les airs

- de légèreté

- d’être séparé de lui-même

araPeurs  

- des accidents

- de l’échec

Caractéristiques :

- communication

Ajouter

- désir de voyage

- excentricité, pour les couleurs, l’habillement (rouge, violet, jaune, vert, bleu)

- identification au groupe, à la famille, aux parents le plus souvent

- répète ce qu’il a entendu

II. Égolyse

- erreurs sur le temps et les dates

- sentiment d’humiliation

- inactivité

- perte d’identité

- rêve de brutalité, de violence

- rêve de gens se faisant écorcher

- rêve de voyage

- rêve de sa propre famille

Ajout : rêve de ses parents avec leurs conflits, il répète en lui les conflits des parents

 III. Égotrophie

- agitation

- sentiment de béatitude

- besoin de caresses

- communicatif

- conscience accrue

- sentiment d’être dans le présent

- extravagance

- liberté remarquable pour faire ce qu’il doit faire

- besoin d’être nu dans le sommeil

- prend ses responsabilités trop au sérieux

- travailleur

- appétit augmenté et soif augmentée

- rêves prémonitoires

IV. Compensation

- béatitude

- liberté

V. Ego

Bonheur – liberté – communication

Les perroquets sont capables d’apprendre des mots et des phrases du langage humain uniquement lorsqu’ils sont en captivité. C’est aussi en captivité qu’ils vont apprendre et découvrir leur capacité à dire « non », ce qui relève d’un certain niveau d’intelligence et de discernement. A l’inverse, dans la nature, ils ne s’expriment et communiquent que par des cris perçants. Donc, ce qui leur semble négatif, la captivité, est ce qui leur est nécessaire pour croître en intelligence, discernement et langage.

C’est très subtil. Ara Macao, dans son désir de liberté, ne peut pas sortir de son enfermement. Il a refusé les étapes nécessaires de l’éducation (par les parents d’abord, puis par la Torah qui vient à la rencontre chaque jour de ceux qui tendent l’oreille) parce qu’il a vu, dans la famille, un risque de capture. Il croit que Dieu veut le garder captif. Il ne voit pas que Dieu, en nous donnant sa parole, nous fait accéder à la liberté et à notre identité.

Ego : la liberté pour arriver à la béatitude sans la Parole de Dieu.

Il tombe dans le refus de l’éducation qu’il a le sentiment de subir, et, quand on refuse quelque chose, on ne peut plus s’en séparer et discerner le moment où il faut dire « non ». Soit il est en liberté dans la nature et il dit non à tout ce qui vient des parents. Soit il est en captivité et il subit tout ce qui vient des parents. Dans les parents, il y a une part de bon dans l’éducation et une autre part qui n’appartient pas au descendant. Et il faut discerner.

Donc, deux tableaux possibles pour Ara Macao :

- égotrophie : liberté avec sentiment de bonheur et une communication peu élaborée, des cris, des mots très courts…

- égolyse : captif de l’histoire des parents avec leurs conflits, il répète ce qu’il a entendu.

Photos: Wikimedia Commons
Blue and yellow macaw; Tony Brierton
Ara Macao; Matthew Romack



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